Un membre de votre famille atteint d’un cancer colorectal : pourquoi se faire dépister?

Un membre de votre famille atteint d’un cancer colorectal vous a informé que vous deviez vous faire dépister.

Cancer colorectal, pourquoi suis-je concerné ?

Un cancer colorectal, ou une lésion précancéreuse (polype), a été diagnostiqué chez l’un des membres de votre famille proche. Parce que 10 à 15 % des cancers colorectaux surviennent dans un contexte familial, cette personne vous en a informé dans un but précis : protéger votre santé.
En effet, dans certains cas, les antécédents familiaux constituent un facteur de risque de développer un cancer colorectal. Parce que l’un de vos proches du 1er degré est atteint par un cancer colorectal, votre risque de développer un cancer colorectal est considéré comme plus élevé. 

Quel risque de cancer colorectal dans la famille ?
Le risque de cancer colorectal d’une personne est considéré comme plus élevé en cas d’antécédent familial de cancer colorectal, ou de polypes d’une taille supérieure à 10 mm de diamètre chez un parent du 1er degré (père, mère, frère/sœur ou enfant).
Le fait que vous ayez un risque plus élevé ne veut pas dire que la survenue d’un cancer est une fatalité. Dans une situation d’antécédents familiaux, seulement 6 à 10 % des personnesconcernées développent un cancer colorectal avant l’âge de 74 ans, en l’absence d’examens de dépistage.

Le plus important est de bien comprendre que votre situation nécessite un dépistage, et que ce dépistage devra être réalisé régulièrement, afin que les éventuelles lésions précancéreuses soient retirées avant de se transformer en tumeurs.
La prochaine étape pour vous ? Consulter un gastro-entérologue afin de réaliser l’examen-clé de ce dépistage : une coloscopie.

La coloscopie, pour dépister et prévenir le cancer colorectal

Me voilà informé. Que dois-je faire pour me protéger ? La solution est simple et consiste à pratiquer dès que possible, puis régulièrement, un examen appelé « coloscopie ».

Cet examen permet au médecin d’examiner votre côlon et votre rectum, d’y détecter d’éventuelles lésions précancéreuses ou cancéreuses et de les enlever. Ce point est très important car plus le polype est enlevé tôt, moins il y a de chance qu’il ait évolué en cancer. Réalisée régulièrement (tous les 2 à 5 ans), une coloscopie apporte un haut niveau de protection contre le cancer colorectal.

Dans votre situation, il est donc important que vous alliez rapidement consulter votre médecin afin de réaliser cet examen. Attention, même si vous avez déjà réalisé cet examen plusieurs années auparavant, cela n’exclut pas que de nouvelles lésions soient apparues entretemps. Il faut donc le refaire, pour être certain que tout va bien et vous sentir rassuré. En cas de doute, votre médecin est là pour vous renseigner.
En fonction de votre situation et de votre niveau de risque, votre médecin vous précisera quel est le rythme de dépistage qu’il vous faudra respecter (une coloscopie tous les 2 à 5 ans selon le résultat de la première coloscopie).

La coloscopie, qu’est-ce que c’est ?

Par qui la coloscopie est-elle réalisée ?                   

La coloscopie est réalisée par un gastro-entérologue, en clinique ou à l’hôpital.
Comment cela se passe-t-il ?
Une caméra miniature fixée à un tube souple (caméra endoscopique) est introduite dans le rectum et permet au médecin d’explorer le côlon et de retirer les éventuelles lésions.

Combien de temps dure une coloscopie ?

Même si vous devez passer quelques heures à l’hôpital pour encadrer la procédure, l’examen en lui-même dure environ 30 minutes.

Est-ce douloureux ?

La coloscopie n’est pas un examen douloureux car elle est réalisée sous anesthésie avec un réveil rapide.
Que faut-il prévoir en amont ?

Il est nécessaire de nettoyer la paroi des intestins, afin de mieux la visualiser, avec un régime sans résidus les jours précédents et un traitement laxatif la veille.

Toute la procédure vous sera bien entendu expliquée par votre médecin avant l’examen. Ce sera l’occasion de répondre à toutes vos questions.

Coloscopie : n’ayons pas peur des mots !

« La coloscopie, tout le monde dit que c’est pénible. »

En France, près de 1,3 million de coloscopies sont réalisées par an. C’est un examen qui n’est pas douloureux, dont les complications sont très rares, et principalement observées chez les personnes ayant un âge avancé. La préparation colique, destinée à nettoyer les intestins avant l’examen, n’est pas très agréable (il faut boire entre 2 et 3 litres de produit laxatif et rester à proximité de toilettes), mais elle a fait des progrès considérables qui la rendent bien plus simple. Elle n’est pas douloureuse.

« J’ai trop peur de la maladie et je ne préfère pas savoir. »

Il est compréhensible d’avoir peur du cancer, surtout si vous savez que votre risque est plus élevé que la moyenne. Mais, grâce à la coloscopie, il existe un formidable moyen de vous en protéger. Cet examen simple permet en effet de repérer les lésions qui pourraient se transformer en tumeur et de les retirer. Détecté et traité tôt, le cancer colorectal se guérit dans 9 cas sur 10 ! Faire une coloscopie quand on est à risque élevé, c’est donc mettre toutes les chances de son côté pour rester en bonne santé et c’est surtout le moyen d’être rassuré en sachant qu’aucune anomalie n’a été détectée.

« J’ai déjà fait le test avec les selles, je n’ai donc pas besoin de coloscopie. »

Le test utilisé lors du dépistage national du cancer colorectal, fondé sur la détection de sang dans les selles, est destiné à la population générale et ne convient pas à votre situation. Si vous l’avez déjà fait, et même s’il a donné un résultat rassurant, vous devrez aller réaliser une coloscopie, qui est le seul examen qui convient à votre cas particulier.

« Si ma coloscopie détecte des anomalies, que va-t-il se passer ? »

Les polypes ou les lésions cancéreuses vont être retirés au cours de l’examen coloscopique et examinés au laboratoire de l’hôpital afin de déterminer s’ils sont de nature bénigne ou maligne. Cette analyse déterminera la suite de votre suivi préventif, et en particulier son rythme. Un polype met plusieurs années à devenir cancéreux et cela explique que la coloscopie soit faite tous les 2 ou 5 ans, selon votre cas.

« On m’a retité des polypes. Dois-je, moi aussi, en parler à mes proches ? »

Comme vous l’avez compris, connaître son niveau de risque et mettre en place un dépistage adapté est la clé pour lutter contre le cancer colorectal. De la même façon que l’un de vos proches vous a informé, et donc protégé, vous devrez peut-être vous-même en parler à vos proches (parents, frères, sœurs, enfants) afin qu’ils réalisent également une coloscopie. Parler de ses problèmes de côlon à ses proches peut paraître difficile mais rappelez-vous qu’il s’agit de protéger ceux qui vous sont proches… et ceux qui leur sont proches. Une véritable chaîne de solidarité !

En conclusion

Un membre de votre famille vous a informé que vous aviez un risque de cancer colorectal plus élevé que la moyenne - 3 points à retenir

  • Parce que l’un des membres de votre famille proche a été atteint de cancer colorectal, votre risque de développer cette maladie est plus élevé que la moyenne.
  • Il est donc essentiel que vous réalisiez, dès que possible, puis régulièrement, une coloscopie. Cet examen de dépistage va permettre de repérer des lésions à risque de cancer et vous protéger de cette maladie.
  • Se dépister, c’est se protéger, car le cancer colorectal se développe lentement à partir de lésions qu’il est possible d’enlever au cours de la coloscopie. Parlez-en à votre médecin généraliste ou à votre gastro-entérologue.

Lien ver sun artcile de la Voix des patients Les risques de cancer colorectal plus importants chez les apparentés au 1er degré

 

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Source : Association France Côlon